Voici leur réponse (merci à eux !).
Je retiens que l'iFRAP laisse de côté l'aspect juridique pour s'en tenir à une analyse politico-économique.
L'ennui, quand on parle de "sortir du monopole de l'assurance maladie", c'est qu'on suppose qu'un tel monopole existe, et qu'il y a quelque chose à faire (mais on ne sait pas trop quoi) pour en sortir.
En réalité, il y a longtemps que ce monopole n'existe plus : certaines catégories de personnes n'ont jamais été à la SS-assurance-maladie (rentiers, entrepreneurs se rémunérant par des dividendes, fonctionnaires des collectivités locales...), d'autres l'ont quitté : travailleurs frontaliers, et depuis quelques années des indépendants et un certain nombre de salariés.
La mise en concurrence (et non pas la privatisation, comme le croient certains) est donc déjà en marche, que l'Administration le veuille ou non.
Chère Madame,
La lettre que vous avez reçue ne traitait pas spécifiquement des problèmes de notre système de santé, mais je vous confirmer que l'iFRAP travaille résolument pour l'ouverture à la concurrence du monopole de l'Assurance Maladie. Notre mensuel Société Civile a publié depuis 3 ans une quinzaine d'articles et de dossiers la réclamant. La plupart sont disponibles sur notre site www.ifrap.org. Des synthèses de ces articles ont été publiées dans des Tribunes Libres du Figaro et des Echos, et nous avons repris ce message dans les colloques où nous avons été invités.
Quel est le rôle de l'iFRAP dans cette affaire ? Convaincre les assurés et les professions médicales que la concurrence sera bénéfique pour tous. C'est un travail difficile mais indispensable, il y a des opposants dans ces deux milieux. Le changement sera important et il faut dissiper des craintes de toutes sortes. Ensuite convaincre les responsables politiques qu'il faut le faire.
Notre méthode consiste d'abord à enquêter sur les dysfonctionnements actuels: grèves, baisse de qualité, inégalités, insatisfaction générale dans les établissements de soins comme dans la médecine de ville, inefficacité du système actuel à deux niveaux (base + complémentaire), déficits, augmentation constante des cotisations. C'est ensuite de rechercher la cause profonde de ces désordres, pas les causes secondaires que tente de corriger le ministère de la santé. Et c'est le monopole de la CNAM qui sort en tête. Nous enquêtons également à l'étranger et montrons à nos concitoyens que dans des pays parfaitement respectables et proches (Allemagne, Pays-Bas par exemple) l'assurance maladie obligatoire est fournie pas des dizaines d'organismes concurrents avec des résultats meilleurs qu'en France.
D'autres associations poursuivent le même objectif et travaillent différemment. Celle qui accueille ce BLOG s'attache au problème légal et travaille à démontrer qu'en droit communautaire, la France est en tort. Après le travail d'experts et d'avocats pointus, l'étape suivante sera sans doute de porter le problème devant la justice. En parallèle, elle conduit des actions qu'on peut qualifier de "testing" en accompagnant des personnes averties dans leur démarche de sortie du monopole de l'assurance maladie. Ces deux méthodes me semblent très utiles et efficaces. Elles sont parfaitement complémentaires de la nôtre.
Vu les résistances que nous rencontrons, il est très souhaitable d'attaquer la forteresse CNAM de tous les côtés à la fois. Nous espérons comme vous que la fin du monopole de la CNAM est proche.
Cordialement,
Philippe François
Chargé d'études, iFRAP-santé
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